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Protection contre les prédateurs
  

a) La bioluminescence, un moyen défensif direct.

Lorsque certains animaux abyssaux sont en présence de prédateurs, ils se servent de la bioluminescence pour effectuer différentes sortes de parades. Ces parades leur permettent d'échapper à ces situations dangereuses.

Tout d'abord, chez les plus grands animaux, le rôle protecteur de la bioluminescence peut être d'exagérer la taille de l'animal qui la produit. En effet, certains poissons possèdent de petits organes lumineux situés sous leurs nageoires qui illuminent leur silhouette.
Par exemple, les méduses Atolla vivant dans les abysses des océans se défendent face aux prédateurs en propageant des ondes lumineuses le long de leur corps.
 
Ensuite, la bioluminescence peut servir comme un leurre. Certains animaux marins utilisent un signal luminescent pour faire diversion. Ils abandonnent un fragment de leur corps biolumineux qui continue de luire indépendemment. Certains vers marins utilisent cette technique pour échapper à leurs prédateurs.
Par ailleurs, on a recensé des types d'animaux marins qui libèrent un "brouillard" de particules luminescentes. Ce surprenant brouillard produit chez le prédateur une attention particulière, permettant alors à la proie de s'échapper. Exemple : les crevettes des abysses, appelées scientifiquement Oplophorus, peuvent se sauver rapidement grâce à la matière luminescente produite dans leurs glandes buccales.
Certains Céphalopodes des abysses utilisent également cette technique pour échapper à leurs prédateurs. C'est le cas de l'Heteroteuthis qui fait jaillir un nuage lumineux à l'instar d'un jet d'encre noire qui n'aurait aucune utilité dans ces profondeurs marines.
De ce point de vue, il semble que la défense à l'aide de la bioluminescence semble assez simple. Mais en réalité, les scientifiques ont découvert des poissons qui utilisent des systèmes bien plus sophistiqués.
C'est le cas d'un poisson nocturne très connu des chercheurs : le Photoblepharon . Il possède un organe lumineux situé sous ses yeux et fonctionnant en permanence. A l'approche d'un prédateur, il le fait fonctionner par intermittence. Cette technique lui permet de troubler ses ennemis qui ne parviennent pas à repérer leur proie.

b ) Une défense par le camouflage

Bien que cela semble très paradoxal, la bioluminescence sert aussi aux animaux marins pour se camoufler. En effet, on aurait plutôt tendance à penser que le fait de s'auto-éclairer a pour but de se mettre en valeur.
Mais cette méthode peut s'avérer très efficace pour le camouflage.

Tout d'abord, certains êtres vivant dans les abysses et ayant besoin de leur propre lumière pour vivre ne possède que des organes bioluminescents sous leur corps. Ainsi, les prédateurs situés à un niveau supérieur ne peuvent pas les voir. A l'opposé, certains poissons se servent de cette bioluminescence pour leurrer les prédateurs situés à des niveaux inférieurs.
Il faut savoir que cette dernière technique est plutôt utilisée entre 100 et 300 mètres de profondeur : là où la lumière de surface est encore visible. Ainsi, les prédateurs ne parviennent pas à distinguer la proie luminescente de l'arrière-plan éclairé par la lumière naturelle.

Au-delà de 300 mètres de profondeur, de nombreuses espèces utilisent un tel camouflage par contre-éclairage, la luminosité en provenance de la surface devenant suffisamment faible pour être égalée par la bioluminescence.

Le poisson Argyropelecus , qui vit entre 300 et 600 mètres de profondeur, assure un camouflage efficace en ajustant la lumière produite le plus étroitement possible à la lumière environnante. Certains animaux sont capables de maintenir leur camouflage en modifiant l'intensité de leur bioluminescence.

En soumettant dans le cadre d'une expérience le calamar Abraliopsis à différentes intensités de lumière, on constate que celui-ci s'adapte et modifie sa lumière ventrale. Pour cela, le céphalopode dispose d'une vésicule photoréceptrice qui reçoit la lumière et l'analyse. Après ce processus, l'animal peut modifier son intensité de bioluminescence et se camoufler suivant les différents types de lumière; de jour comme de nuit.